dimanche 25 novembre 2012

La théorie du bordel ambiant...


Entre Moreno et Michael Crichton,  on en a écrit des bêtises théorisant sur la difficulté de gérer la réalité, que d'aucun appèlent la complexité !

Le Monde adore parler de Florange, feuilleton quotidien, où les interlocuteurs d'une confrontation savamment mise en scène échangent en stacatto des petites phrases que la presse reprend en allongeant la sauce pour en faire un sujet qu'on puisse mettre en page. Montebourg a dit que... Sapin répond que... le groupe ArcelorMittal... les élus de Moselle... etc.

Le plus amusant, ou attristant, ce sont les commentaires politiques, qui viennent toujours conclure des informations très brèves, guère plus qu'une petite phrase, au delà desquelles on n'a pas grand chose à dire. Commentaires politiques amenés soit par l'article lui-même, soit par les réactions aussi prétentieuses que bornées et convenues des lecteurs abonnés, les seuls qui puissent répondre en ligne. Tout est ramené à la difficulté qu'a le PS à gérer l'économie en vrille que Sarko lui a léguée avec ces principes de gauche un peu poussiéreux, avec lesquels on fonctionne quand on est dans l'opposition. D'où un galimatias de raisonnements dans lesquels on veut enfermer la pensée stratégique sur Florange, basée sur le prémisse que le site doit avant tout maintenir des emplois. Si c'était le cas, on pourrait se dispenser de faire de la fonte à Florange et se contenter de faire venir les ouvriers au travail pour les payer en fin de mois - une variante du chômage technique, où ils restent a la maison et sont payés, par l'état, 90% de leur salaire.

Hélas, l'économie et ses nombreuses contraintes, comme d'avoir des clients pour les produits qu'on fabrique, est le moteur de la création d'emploi. Ce qui n'empêche pas l'économie d'être au service de la société et pas nécessairement des seuls actionnaires, mais à un niveau de bouclage assez complexe. Zut, tout est vraiment trop complexe, pas facile d'en parler dans des bulles d'info calibrées.

Donc, nationaliser Florange est une belle idée, mais elle ne tient pas debout. Parce que l'économie en ce moment n'a pas besoin d'acier supplémentaire, sauf à trucider les concurrents, ce qu'on ne peut réussir qu'à grands frais. Ou en redéfinissant les usines en service dans ArcelorMittal : ou on ralentit tout le monde pour redonner de la production à Florange, ou on ferme une aure usine qui aujourd'hui tourne à plein, ou on reconquiert des parts de marché, en baissant les prix... les experts comprendront ce dont on parle.

Où est l'optimum par rapport à toutes ces solutions ? Il est clair que la direction d'AM a fait ses choix, mais les critères en sont cachés. Ne pourrait-on pas commencer à en débattre publiquement, amis journalistes, alors que le discours des opposants comme de la presse se contente de reprendre les arguments de l'industriel, sans les reformuler ou les contester à la base ? La politique de prix trop élevés qu'il a pratiqués a fait perdre des parts de marché à Arcelormittal par rapport à ses concurrents : d'où une réduction supérieure de volume de production. Qu'à-t-on maximisé ce faisant ? Un profit immédiat, un profit sur l'année, un profit lissé sur cinq ans ou dix ans ?

Et où se trouve dans tous ces discours la gestion du climat ? Le monde va dans le mur climatique, de plus en plus vite, et sur un débat comme Florange, on parle d'autre chose ! Le menace du climat n'a pourtant plus rien d'une menace fantôme et la proximité du COP18 à Doha, avec ses déclarations liminaires où les scientifiques sortent en primeur de nouveaux résultats et des parties prenantes, comme des banques internationales, annoncent les hypothèses assez effrayantes sur lesquelles elle commencent à travailler, va ré-éalimenter la presse en snipets dont on aura l'occasion de parler.

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